L'or du millième matin*

Écrit par A.Villefayaud

Les alchimistes mettaient 999 jours pour transformer le plomb en or. Combien de temps mettront les banques centrales pour déplomber le système monétaire… ?
« La relique barbare » de Monsieur Keynes n’est guère prisée des économistes modernes. Et  pourtant l’or et l’argent métal reste une des alternatives à la monnaie papier, même si ce n’est pas si simple.

Nous n’allons pas refaire l’histoire des métaux précieux, du solidus au tael, du dinar et du dirham à l’escudo ou au peso ou au reichsmark en passant par les manipulations du roi français Philippe le Bel , récupérateur en chef du trésor des templiers . Sans oublier la mainmise des américains sur le butin des japonais après la guerre, ce qui leur a permis de financer une partie de la guerre froide, et pour finir le dollar « as good as gold ».

Souvenons nous quand même du «  silver purchase act  »  de Franklin Roosevelt, en 1934 en plein New Deal. Les chinois s’en souviennent cela a ruiné le  gouvernement du Kouo-Min-Tang. Les chinois d’aujourd’hui ont peut-être du souci à se faire.

Le général de Gaulle que la presse américaine avait baptisé  « gaullefinger »  était un bon trader. Il avait récupéré 1 milliard de $ en lingot d’or de Fort Knox à 35 $ l’once. Même avec le coefficient d’érosion monétaire ce n’était si mal puisqu’il en vaut aujourd’hui 900.

Le 17 septembre dernier, l’or a monté de 11%. C’est la plus forte hausse depuis le 28 septembre 1999.

Il se pourrait qu’un nouveau Bretton Woods * rebatte les cartes. Les milliers de tonnes des banques centrales doivent bien avoir une utilité autre que celle d’une éternelle réserve de précaution.

Le commerce international  a toujours eu besoin de monnaies stables, reconnues, sincères et honnêtes. Les marchands, négociants, industriels, prestataires de services, tous les travailleurs créateurs de richesses savent que c’est une condition essentielle au juste paiement de leurs efforts. Les financiers, économistes, mathématiciens et intellectuels de la finance, bien payés et bien nourris, tous les petits ou grands Soros feraient bien de prendre en compte cette nécessité  et vite. Sinon le protectionnisme reviendra en force. 

 

  © RCI- Edito Octobre 2008

* titre du livre d’Armand Barbault – éditions « j’ai lu »-1972- 
 

*Bretton Woods :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Accords de Bretton Woods
http://www.imf.org/external/pubs/ft/aa/fre/index.htm
http://www.banquemondiale.org/